Votre animal de compagnie est-il eco-friendly?
À l’occasion d’une Fresque du climat animée avec les managers et directeurs de Purina Europe, faisons le point sur l’impact de nos animaux de compagnie sur l’environnement.
Aujourd'hui, 50 % des Français partagent leur foyer avec un animal de compagnie. Ainsi, en 2020, on dénombrait près de 75 millions de chats, chiens, reptiles et autres animaux dans nos maisons.
© enquête FACCO
Quel impact sur le climat ?
Il y a assez peu d’information sur le sujet et plusieurs articles prennent leur source sur une étude américaine1 qui a le mérite d’ouvrir des questionnements plus que de répondre de manière formelle à cette question – et comme d’habitude avec le climat, rien n’est simple :
Nous y apprenons que :
- L’empreinte carbone d’un animal dépend quasi exclusivement de son alimentation et des apports (excessifs) en protéines animales.
- En moyenne, un chien émettrait entre 4 et 19 tonnes de CO2e (tout GES confondu) sur toute sa vie en fonction de plusieurs critères (race, taille/poids, lieu de vie, type d’alimentation). Cela correspondrait aux émissions de CO2e produite par une voiture parcourant 20 000 et 50 000 km.
- Selon cette étude, les GES émis par les animaux de compagnie aux USA seraient d’environ 64 millions de tonnes de CO2e par an, soit un peu plus que 10% de l’empreinte carbone annuelle française !
Là où l’analyse se complique, c’est au niveau de la source de l’alimentation carnée : un camp indique utiliser majoritairement des sous-produits de viande non utilisés par l’homme (certains abats par exemple) – l’impact de l’utilisation de ces produits serait donc neutre puisque déjà attribuée à la production de nourriture humaine. Mais d’autres pensent que la viande utilisée entre directement en compétition avec la nourriture humaine, car ce qui est considéré comme non utilisable pourrait l’être (question de point de vue et de culture…) et certaines productions seraient par ailleurs exclusivement dédiées à la nourriture de nos animaux…
Une des solutions serait alors de verdir la gamelle de nos animaux (ou changer la source de protéines en y intégrant des insectes par exemple), Possible pour un chien (des croquettes végétariennes sont maintenant disponibles) mais dangereux pour un chat, carnivore avant tout.
Les chats, un fléau pour la biodiversité
🐈❌ 🐦 Au-delà de l’impact sur le climat, les chats domestiques (et errants) sont un vrai fléau pour la biodiversité, selon les estimations du MNHN (Muséum national d'Histoire Naturelle), la prédation du chat compte parmi les trois principales causes de mortalité (avec les captures volontaires par l’homme et les collisions avec les vitrages). Les scientifiques estiment que les seuls chats errants sont responsables, sur les 500 dernières années, de la disparition de 63 espèces de mammifères, de reptiles et d’oiseaux2
⚠ Les animaux de compagnie sont eux aussi impactés par les changements climatiques :
- Plus de parasites : 89% des vétérinaires estiment que de nouvelles espèces de tiques sont présentes en Europe et 82% constatent une augmentation de leur présence même en hiver. Des espèces comme des vers oculaires et de peau, sont apparus dans les pays du Nord de l’Europe où ils n’étaient pas présents auparavant.
- Les niveaux élevés de pollution en ville, associés à des changements de température, affaiblissent le système respiratoire de nos animaux.
- Le comportement induit par le stress thermique et les phénomènes météorologiques extrêmes : les chiens et les chats se dépensent moins lors de canicules, ils peuvent également développer des troubles cognitifs lies aux tempêtes ou aux orages.
- L'impact sur la fertilité : le changement climatique modifie la période de fécondités, les chaleurs des femelles (surtout les chattes) sont affectées et ont tendance a s’allonger.3
Des bienfaits pour l'Homme
Malgré les points mentionnés ci-dessus, la population d’animaux de compagnie est en augmentation constante, sans doute liée aux bienfaits psychologiques pour l’homme, comme4 :
- La lutte contre la dépression et la solitude ;
- La diminution du stress ;
- Une meilleure condition physique ;
- La protection contre les maladies cardio-vasculaires ;
- La stimulation des défenses immunitaires ;
- Une meilleure qualité de vie pour les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer
Ce qu’il faut donc retenir : les animaux de compagnie ont un impact non neutre sur l’environnement, climat et biodiversité en tête, ils possèdent cependant un rôle sociétale majeur en procurant un certain nombre de bienfaits psychologiques utiles. Un moyen de réduire leur impact est déjà de bien choisir son animal (pour le chien, c’est comme pour la voiture : plus il est gros, plus il consomme et donc plus son impact est important). Végétaliser ou « insectiser » l’apport en protéine pour les chiens. De plus jouer avec son chat 10 minutes par jour réduirait son envie de chasser des animaux sauvages de façon significative5, alors on ne s’en prive pas !
Une dernière solution consiste à regarder des photos et vidéo de chat en ligne (avec modération cependant, 15% du trafic en ligne serait liée à un contenu avec des chats !)
Sources:
1https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0181301
2https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2023/02/09/le-chat-ce-fleau-ecologique_6161170_4497916.html et https://fne.asso.fr/actualites/les-chats-sont-ils-en-train-de-detruire-la-biodiversite#:~:text=Une%20%C3%A9tude%20parue%20dans%20la,millions%20de%20reptiles%20chaque%20ann%C3%A9e
3https://www.rtbf.be/article/les-animaux-de-compagnie-sont-aussi-touches-par-le-rechauffement-climatique-10594862 et https://www.generali.fr/actu/impact-rechauffement-climatique-animal-de-compagnie/#:~:text=La%20hausse%20des%20temp%C3%A9ratures%20due,la%20sant%C3%A9%20des%20animaux%20domestiques
4https://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/animaux-animal-compagnie-choisir-7235/
